Patrice DYERVAL

Patrice DYERVAL, né à Neuilly en 1938, est l’un des poètes les plus authentiquement lyriques de notre collection : « tu es essentiellement un lyrique », lui écrivait Robert Mallet. Fidèle au même éditeur (Notations, 1985 ;Impressionnistes, 1989, Pétri de temps, 1996, Pétri de sons, 2002, Le Panier de poires, proses et poèmes, 2014), il a publié (2016) Mirage du rien et autres Nuées, satire acerbe de notre temps puis apaisement devant la beauté de la Nature, déjà magnifiée dans La Maltarie(Forcalquier, 2011), grand recueil d’art illustré en couleurs par Dyerval photographe). Paraît maintenant VIA SACRA, son treizième recueil, vaste ensemble mêlant vers, proses et rêves, où le poète, conscient des terreurs de notre époque qui menacent la voie sacrée de notre vie, s’adonne néanmoins à l’indispensable « consolade » qu’exprime la tendresse, et à une « célébrade » face aux merveilles du monde, cette magnificencede la Nature et des œuvres artistiques. Nourrie d’images (toujours vues et vécues) et de musique (classique surtout), riche d’échos littéraires, cette poésie est aussi fécondée par la traduction poétique. Traducteur de poésie réputé – vingt titres – qu’ont récompensé deux prix, Patrice Dyerval Angelini, normalien italianiste ayant enseigné en Faculté à Nice où il vit toujours, s’est tôt fait connaître comme interprète, entre autres, de presque toute la poésie du Prix Nobel Eugenio Montale, publiée chez Gallimard. Lucidement détaché comme lui, Dyerval, suivant la leçon de Leopardi, Montale et Bonnefoy, fait du poème un message d’espoir puisque, si « tout encore reste vrombissant / sur cette Terre instable », souvent, « pour réconforter à jamais / et nos peurs et nos peines », « La vie / offre sur sa voie d’étranges enchantement ».

Ne seraient-ce que ceux de la parole poétique.
Car, ne l’oublions pas, la poésie
écrite est un fait de culture
qui nourrit et rend plus intense
notre vivre
Et la poésie, ce peut être aussi, humblement et simplement,
suivre des yeux le bateau blanc qui longe…