Danseuse, poète, romancière, collaboratrice régulière des Hommes sans Epaules, Odile Cohen-Abbas (née en 1957), a été membre du comité de rédaction de la revue néo-surréaliste Supérieur Inconnu. En vers comme en prose (où elle brouille les cadres traditionnels de la narration : ses textes n’ont pas une allure segmentée mais organique), l’écriture d’Odile Cohen-Abbas, éminemment poétique, est assurément l’une des plus étonnantes de notre époque. Sarane Alexandrian n’a pas écrit en vain (sa postface aux Fosses célestes) : « Comme Odile Cohen-Abbas prononce deux fois le mot « surréel », je confirme, au nom de mon livre Le Surréalisme et le rêve, qu’elle crée bien une surréalité intégrale, se situant entre Le Pèse-nerfs d’Antonin Artaud etAurora de Michel Leiris. Avec une obstination inébranlable, elle poursuit une œuvre sans équivalent dans la littérature française d’aujourd’hui, préférant aux vanités de l’autofiction et aux banalités du réalisme l’invention audacieuse d’un univers fantasmagorique. »
Odile Cohen-Abbas déconcerte par la richesse de son univers et de ses images hallucinatoires, comme elle fait sensation en apparaissant dans la droite lignée de femmes surréalistes, hantées, à l’image de Joyce Mansour ou Léonor Fini, par un érotisme funèbre (par opposition à l’idéalisation de la femme) et par un onirisme tout à fait exceptionnel, comme par un humour qu’elle utilise comme une arme de dérision pour conjurer le sort. En fusion, l’image regorge de fureur intérieure et semble jaillir d’une bouche de feu.
À lire : Le Livre des virginités (Comp’Act, 2001), Feu (Abstène et Bobance, 2004), La Rougeur d’Umbriel (L’Esprit des Péninsules, 2004), Marne noire, marne blanche (Lieux-Dits, 2004), Neuf déserts(La Sétérée, 2005), Grand jeté (Lieux-Dits, 2007), Les Fosses célestes (Rafael de Surtis, 2008),L’Agneau de chambre (Rafael de Surtis, 2009), Le Ministère des verges (Librairie-Galerie Racine, 2011),Terpsichore dans les catacombes (Rafael de Surtis, 2011), La Femme mâtée in Le Rendez-vous des amis, ouvrage collectif avec Sarane Alexandrian, Christophe Dauphin, Guy Benoit, Paul Sanda, Jehan Van Langhenhoven (Rafael de Surtis, 2011), Loëlle Bénédicte Losthal (Rafael de Surtis, 2012), L’Emoi du non (Les Hommes sans Epaules/LGR, 2013), Les rires fous d’AlefBêt… (Librairie-Galerie Racine, 2016).
Les rires fous d’Alefbêt…
de Odile Cohen-Abbas
Recueil paru en 2016. 63 pages. Prix : 15€
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