HERMINOSE

Sans la moindre prétention, la poésie insulaire d’Herminose, sur un ton intimiste, nous dit la femme, la nature, la beauté, tous trois en fusion : “L’os à la couture du plaisir / te sait par transparence / quand la veine te porte / à l’insensé désir”, l’émotion simple, qui est souvent la plus bouleversante : “Va / brûle encore / mais en moi-même / mon corps / te sert de bûche.”  Le vers est fluide, sensuel, onirique, fraternel, ébloui et passionné : “Ce voyage est le lac intérieur / où tu es toute / je ne quitterai pas / les habits de l’âme / que je te sais porter”, sans pour autant ignorer les menaces et le sens dérisoire de la destinée humaine : “Quand je serai mort / la poussière / sourira toujours / à nos arbres / en passant.”  Un romantisme d’où se lève la vie même, dans l’air chaud du soir des grandes solitudes.

Christophe DAUPHIN

      in revue “Rimbaud revue” – octobre 2001

« Ecrire alors / est un acte d’amour » nous dit l’auteur, et il nous le prouve abondamment dans ce recueil chargé d’étincelles de passion pour tout ce qui nous entoure et nous habite. Et il est bien difficile d’échapper à cet enthousiasme, à cette sorte de montée vertigineuse lorsque « …nous rons un jour / plus loin que lumière / en cet avenir / où brûlaient nos étoiles ». Il y a chez Herminose un inextinguible besoin d’aimer, d’être aimé et cela nous vaut des cris jaillis d’une attente d’autant plus ardente que les mots s’y incrustent douloureusement : « Aime aime-moi / je n’ai besoin que de ton eau / aime aime-moi / je n’ai besoin que de ta soif / je n’ai besoin que de ta forece / ô ma source miraculée… » De tels cris ne peuvent nous laisser indifférents, et nous n’oublierons pas ces mots entrés en nous « dans l’épaisseur / du chant des dieux » tandis que le poète tient à prendre « …le temps / de graver (son) ton rire / sur le ventre des pierres ».

 

Jehan Despert

in « Le cri d’os » – février 2002

“Ressusciter l’autre, tourner autour de son image, inciter la nature à la refléter, la retrouver entre le vent du jardin et le temps qui s’écoule, inexorable – cela rejoint en effet une sorte de danse, à la fois dans les yeux rêveurs et dans la poitrine, mais avec discrétion et douceur.”

Jean BRETON

           (lettre personnelle – 2002)

 

 

“Vous avez la passion, le talent, la faculté d’émerveillement sans quoi la poésie ne serait que de l’écriture vaine et puérilement spectaculaire. Ce “long discours amoureux” que vous menez comme un cheval rétif est tout à fait convaincant.

                                                                  Serge WELLENS

                                  (lettre personnelle du 12 septembre 2002)

Mais is tu parles des fleurs